Tout Savoir sur le Risque de change pour les entreprises

Les variations quotidiennes du marché des devises (FOREX) exposent investisseurs et entreprises engagés dans des transactions, des placements ou des financements en devises étrangères à un risque : le risque de change.

Retrouvez l’ensemble des informations à connaître sur le risque de change afin de maîtriser les conséquences des variations de taux de change et de réduire votre exposition au risque.

Qu’est-ce que le Risque de Change

Par définition, le risque de change correspond à l’éventualité pour un investisseur ou pour une entreprise d’être impacté négativement par une variation des taux de change entre devises.

Sur le marché des changes, également appelé FOREX pour “Foreign Exchange”, la valeur d’une devise est exprimée en fonction de la valeur d’une autre devise sous la forme d’un taux de change, également appelé cours de change ou cotation de change.

La valeur d’un dollar américain (USD) en euros (EUR) sera ainsi exprimée sous la forme d’une paire de devises (EUR/USD). Pour une entreprise française dont l’euro est la monnaie nationale, la fluctuation du dollar représente un risque qualifié de risque de change.

En effet, en cas d’évolution défavorable de la devise étrangère par rapport à la devise domestique, l’entreprise peut être affectée négativement, et ce de plusieurs façons.

Les différents types de risques de change entreprise

Le risque de change transactionnel
Le risque de change transactionnel correspond à l’éventualité que la contre-valeur d’une facture émise par une entreprise soit affectée négativement par une évolution du taux de change.

Pour une entreprise exportatrice, le risque de change transactionnel se matérialise par exemple lors de la dépréciation de la devise étrangère par rapport à la devise locale. Pour une entreprise importatrice, il se matérialise en revanche lors de l’appréciation de la devise étrangère face à la devise locale.

Le risque de change bilanciel 
Le risque de change bilanciel correspond à l’éventualité que la valorisation d’un emploi situé à l’actif ou d’une ressource située au passif du bilan de l’entreprise soit affectée négativement.

Pour une entreprise, cette exposition bilancielle peut par exemple entraîner une perte de valeur d’un placement libellé en devise étrangère, ou l’augmentation du principal d’une dette qui serait alors plus difficile à rembourser ; que cette exposition concerne la maison-mère elle-même ou l’une de ses filiales.

Le recours à une solution de gestion de trésorerie spécialisée dans la gestion du risque de change permet au trésorier de suivre avec précision son exposition aux différents risques de change afin de piloter finement sa stratégie de couverture.

Les conséquences du risque de change

Le risque de change transactionnel se traduit dans le compte de résultat par des pertes de change. Lorsqu’il n’est pas maîtrisé, il contribue en effet à la réduction des marges de l’entreprise et à la baisse de sa rentabilité.

Le risque de change bilanciel se traduit quant à lui par une dégradation des ratios financiers, et notamment des ratios d’endettement. Il peut donc dégrader la santé financière de l’entreprise, ainsi que son image auprès des différentes parties prenantes. In fine, ce risque peut également déclencher certains covenants bancaires, voire mettre en question la solvabilité de l’entreprise.

Gestion du risque : les solutions face au risque de change

Fort heureusement, comme pour le risque de taux et la plupart des risques financiers, les entreprises ne sont pas impuissantes face au risque de change. Le département trésorerie peut en effet mettre en place une stratégie de couverture du risque de change afin de protéger l’entreprise contre la volatilité du marché des changes.

Réaliser une transaction sur le marché des produits dérivés (via un contrat à terme ou un swap par exemple) permet à l’entreprise de se prémunir contre les fluctuations des taux de change.

Une bonne gestion de trésorerie et une bonne maîtrise du risque de change protègent ainsi la compétitivité de l’entreprise contre toute évolution du cours de change défavorable.

Néanmoins, recourir à un instrument de couverture représente un coût pour l’entreprise. Il lui faut donc trouver le juste équilibre entre une couverture totale (coûteuse) et une absence de couverture (risquée).

Livre sterling (GBP), dollar canadien (CAD), rouble (RUB), yen (JPY)… Quelle que soit la monnaie étrangère, de nombreuses options sont à disposition du trésorier sur le marché au comptant comme sur le marché à terme, ainsi que sur le marché organisé comme sur le marché de gré à gré.

Mais attention, il ne s’agit en aucun cas de tomber dans la spéculation en multipliant les transactions de change tel un trader. Les instruments financiers utilisés doivent en effet bel et bien couvrir le risque, c’est-à-dire venir compenser l’exposition au risque d’un sous-jacent préexistant (ou d’une exposition attendue dans le cadre d’un budget prévisionnel) tout en ayant un coût d’exécution raisonnable.

Un coût d’exécution de la couverture qu’il s’agit alors de comparer à l’impact négatif que les fluctuations des taux de change pourraient causer. Ainsi, une entreprise pourra par exemple choisir d’autoriser une variation de 5% du taux de change sur un montant inférieur à 20 000$.

Cette couverture contre les risques est d’ailleurs contrôlée dans le cadre des normes IFRS afin d’éviter toute dérive et de garantir une bonne gestion des risques financiers.

Exemple de couverture du risque de change

Imaginons qu’une entreprise française (dont les comptes sont en euros) ait facturé pour 115 000 USD de chiffre d’affaires aux Etats-Unis, mais que cette facture n’ait pas encore été réglée.

Si à l’instant de la facturation, la paire EUR/USD cote à 1,1500, alors la contre-valeur de la facture de 115 000$ correspond à 100 000€.

En revanche, si 2 semaines plus tard, lors de la réception du règlement des 115 000$ le taux de change a progressé pour s’établir à 1,2105, alors la contre-valeur de la facture de 115 000$ ne vaut plus que 95 000€, soit une perte de change de 5000€ sur cette seule transaction !

Pour éviter cette perte de change et ne pas voir ses marges s’effriter, l’entreprise aurait pourtant pu vendre 115 000$ sur le marché à terme par l’intermédiaire d’un contrat à terme au moment de l’émission de la facture afin de “verrouiller” le taux de change à 1,1500 et de ne plus être exposée au risque de change. De cette façon, les gains ou pertes enregistrées sur sa facture auraient alors été compensés par les gains ou pertes de son contrat à terme.

NB : Plus que le taux de change du marché au comptant observé sur le marché interbancaire (taux spot), il est essentiel pour une entreprise de se référer au taux de change du marché à terme en fonction de l’échéance à laquelle elle souhaite se couvrir et afin de tenir compte des points de déport et de report causés par les différentiels de taux d’intérêt entre zones monétaires.

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