Comprendre le risque de liquidité : définition, origines, conséquences

Pour une entreprise, le risque de liquidité correspond au risque de ne pas être en mesure de faire face à ses décaissements de trésorerie à court terme. Pour l’investisseur, il s’agit en revanche du risque de ne pas trouver de contrepartie disponible au prix de marché pour ses transactions.

Découvrez notre résumé complet des informations à connaître sur le risque de liquidité afin d’optimiser l’exposition au risque de votre entreprise ou de vos portefeuilles d’investissement.

Qu’est-ce que le risque de liquidité ?

Le risque de liquidité pour une entreprise

Par définition, le risque de liquidité d’une entreprise se matérialise par une incapacité à honorer ses paiements à court terme (remboursement d’une dette bancaire, paiements fournisseurs, salaires, dettes fiscales…).

Le risque de liquidité entreprise désigne donc généralement le risque de rupture de trésorerie, c’est-à-dire l’incapacité d’une entreprise à faire face à ses engagements sur le court terme (sur une période de moins d'un an). De tels problèmes de liquidité peuvent alors conduire l’entreprise à une situation de cessation de paiement, voire à la faillite.

Enfin, le risque de liquidité d’une entreprise peut également concerner ses placements financiers difficiles à “liquider” à très court terme. En effet, les entreprises détenant des actifs illiquides (dont les volumes d’échange sont faibles) peuvent se retrouver dans l’impossibilité de revendre leurs positions au prix de marché en raison du trop faible volume d’acheteurs présents en contrepartie.

Le risque de liquidité pour un investisseur

Par définition, le risque de liquidité d’un investisseur correspond aux difficultés susceptibles d’apparaître lors de la cession de ses placements sur le marché.

En effet, un investisseur souhaitant vendre sa position peut rencontrer des difficultés à trouver une contrepartie acheteuse disponible au prix de marché (une difficulté d’autant plus grande que sa taille de position est importante et que les volumes échangés sont faibles). Il peut alors se retrouver contraint d’accepter un prix dégradé pour parvenir à liquider sa position plus rapidement.

Dans les pires cas, le risque de liquidité peut même prendre la forme d'une impossibilité totale de vendre un produit financier en raison d'un marché trop étroit, voire carrément inexistant.

Par ailleurs, les suspensions de cotation d’ordre technique ou décidées par les places financières suite à l'occurrence d’événements majeurs peuvent également être considérées comme faisant partie du risque de liquidité de l’investisseur.

Le risque de liquidité pour une banque

Pour une banque, le risque de liquidité regroupe à la fois le risque de liquidité entreprise et le risque de liquidité investisseur (tous deux exacerbés par la nature des activités bancaires), mais également un risque plus spécifique en cas de retraits massifs réalisés par ses épargnants.

Largement dépendantes des conditions du marché interbancaire pour leur besoin de financement de court terme, les banques sont en effet particulièrement exposées lorsque la confiance du marché et des épargnants s’érode.

Pour éviter le “gel” du marché interbancaire et les phénomènes de “bank run” (notamment observés lors de la crise de 2008), de nouvelles réglementations (dont Bâle III) ont vu le jour afin de contraindre les établissements bancaires à davantage de précautions.

Dans chaque zone monétaire, la banque centrale se tient également sur le qui-vive, prête à injecter d’importantes liquidités au cas où le système financier connaîtrait une nouvelle crise de liquidité susceptible de déclencher une crise financière.

D'où vient le risque de liquidité d’une entreprise ?

Pour une entreprise, le risque de liquidité provient généralement d'un manque de liquidités suffisantes afin de couvrir ses dépenses les moins prévisibles.
Il est possible de distinguer deux origines principales au risque de liquidité pour une entreprise :

- l'absence d'un "matelas de sécurité" suffisant pour couvrir l'ensemble des dépenses à gérer (notamment les plus inattendues) ;

- une difficulté à trouver les financements nécessaires sur le marché du crédit ou sur les marchés financiers.

Mesurer efficacement la liquidité d'une entreprise est primordial, notamment afin de s'assurer que les échéances des dettes à court terme soient correctement financées par le cash disponible, et si nécessaire par des actifs de court terme facilement transformables en liquidités.

Trois ratios sont généralement suivis par le trésorier pour évaluer la liquidité à court terme :

- le ratio de liquidité générale (actifs à moins d’un an / passifs à moins d’un an) ;

- le ratio de liquidité réduite ([créances à moins d’un an + disponibilités] / passifs à moins d’un an) ;

- le ratio de liquidité immédiate (disponibilités / passifs à moins d’un an).

Attention, contrairement au risque de solvabilité (incapacité à rembourser sa dette), le risque de liquidité ne concerne pas que les entreprises en difficulté !
Dans le cas d'une entreprise dont le chiffre d'affaires croît rapidement, la croissance également rapide de son besoin en fonds de roulement (BFR) - somme nécessaire afin de couvrir l'écart entre les créances clients et les dettes fournisseurs - peut grandement dégrader l'état de la trésorerie nette et exposer la société au risque de liquidité.

Comment se protéger du risque de liquidité ?

Afin de réduire son exposition au risque, une entreprise peut s'employer à acquérir une meilleure visibilité sur ses positions de trésorerie et anticiper ainsi le risque de liquidité.

Pour ce faire, elle peut faire appel à une solution de gestion de trésorerie spécialisée dans la gestion du risque de liquidité afin d’assurer un suivi journalier de ses positions de trésorerie présentes et à venir (tout l'enjeu étant d’anticiper finement ses encaissements et décaissements afin de disposer en toutes situations d'un certain niveau de cash pour faire face aux imprévus).

Une entreprise a également la possibilité d’augmenter ses fonds propres afin d’améliorer ses ressources financières. Pour ce faire, elle peut par exemple recourir à une augmentation de capital afin d’augmenter le niveau de ses capitaux propres et d’améliorer sa structure financière et l’image renvoyée par son bilan comptable.

À court terme, il est aussi possible pour l’entreprise de recourir au financement bancaire classique, d’exploiter ses autorisations de découverts ou encore de recourir à l'affacturage ou au leasing en cas de nécessité. Dans les situations les plus délicates, l’entreprise peut également céder certaines de ses immobilisations ; la vente de ces actifs immobilisés permettant d’accéder à une source de financement à court terme conséquente et capable de booster les ratios de liquidité de l’entreprise.

Enfin, une modification du cycle d’exploitation de l’entreprise peut elle aussi s’avérer nécessaire afin de réduire les décalages entre encaissements et décaissements et d’améliorer la gestion de trésorerie. Par exemple, via la réduction de ses stocks de produits finis, la négociation de l’allongement des délais de paiements fournisseurs ou du raccourcissement des délais de paiements clients.

De telles actions ayant pour objectif de réduire le besoin en fonds de roulement, d’augmenter l’encours disponible sur le compte-courant, et d’améliorer la santé financière dans son ensemble. Bref, d’améliorer la capacité d’autofinancement de l’entreprise.

Pour bien gérer le risque de liquidité, une entreprise doit se doter des outils de mesure et de pilotage adéquats et suivre une approche professionnelle. Elle s’assurera ainsi un avantage certain vis-à-vis de ses concurrents et une meilleure pérennité.

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