Risque de Liquidité : pas de nouvelles, bonnes nouvelles

Nous nous étions habitués à l’expression “Cash is King”. Avec la crise du COVID-19, nous savons désormais que “Cash is God”. Cet article vous aidera à préparer votre plan d'action en matière de liquidités et à identifier précisément votre position de liquidité.

Les directions financières ont joué un rôle clé dans la gestion de la crise du COVID-19 en assurant les liquidités nécessaires au fonctionnement des entreprises et de l'économie. Lorsqu'elles fonctionnent bien, elles sont à peine remarquées. Et pour qu’elles le soient, il leur est essentiel d’anticiper avec précision les sources de liquidités à venir avec une marge de sécurité suffisante pour faire face à leurs engagements. Cet exercice est résumé dans le Plan d'action liquidité.

Les banques sont déjà habituées à gérer le risque de liquidité, et l'une des mesures qu'elles fournissent généralement aux régulateurs est le Ratio de couverture de liquidité (Liquidity Coverage Ratio - LCR). Les entreprises n'ont pas encore d'exigences de conformité en matière de liquidité, mais la crise COVID-19 a bel et bien accéléré la mise en œuvre et le renforcement de ces mécanismes pour les directions financières.

Comment préparer un bon Plan de gestion des liquidités ?

Tout dépend de la qualité de ses composantes, qui sont les suivantes :

  • Prévisions fiables des flux de trésorerie ;
  • Sensibilisation des équipes de trésorerie au profil de risque souhaité pour l'organisation ;
  • Technologie appliquée à la gestion de la trésorerie ;
  • Analyse par scénarios.

Prévision des flux de trésorerie et gestion des liquidités

Une prévision fiable des flux de trésorerie est essentielle pour la gestion des liquidités et de la dette, en plus d'autres objectifs tels que la couverture du risque de change et la gestion des risques de contrepartie.

Les prévisions à court terme peuvent aller de 12 jours à 13 semaines et visent à garantir le maintien d'une réserve de trésorerie minimale pour faire face aux imprévus. Cette périodicité améliore la visibilité sur la position de trésorerie et sur ses différents leviers.

Les prévisions de trésorerie établies par le département trésorerie suivent la méthode directe (recettes moins paiements), contrairement à celles établies par les équipes en charge de la planification et de l’analyse financières, qui ont tendance à adopter la méthode indirecte (basée sur le bilan et le compte de résultat).

La méthode généralement appliquée dans les plans de gestion des liquidités est la méthode directe, car elle offre une plus grande visibilité sur les événements générateurs de trésorerie. Toutefois, selon une enquête de Redbridge (2019), 60% des entreprises interrogées déclarent avoir concilié les résultats des deux méthodes.

La gestion des liquidités s’étend au-delà de la trésorerie disponible. Elle vise également à remodeler la structure financière de l'entreprise en fonction du repositionnement stratégique de l'entreprise, à repenser le plan d'investissement et à articuler la stratégie de fusions et acquisitions. L'horizon des prévisions à moyen et long terme peut être étendu de 2 à 5 ans.

Toujours selon une enquête de Redbridge (2019), 40% des sondés déclarent que leurs prévisions de trésorerie diffèrent de plus de 10% des résultats réalisés ; un décalage attribuable à la faible automatisation des processus de collecte et d'analyse des informations.

Flux de trésorerie et endettement

Une gestion harmonieuse de la liquidité et de la dette s’avère fondamentale pour gérer le risque financier, généralement matérialisé par une notation spécifique de l'entreprise et des titres émis.

Les prévisions de trésorerie anticipent les hauts et les bas des sources de liquidités et prennent ainsi les meilleures décisions, soit pour couvrir les besoins de financement (émission de dette à court terme ou utilisation de lignes de crédit), soit pour investir les fonds excédentaires. Dans le cadre de la gestion de la dette, l'inévitable renégociation des clauses financières (covenants) peut alors se produire.

Gestion de la trésorerie

Au sein des directions financières, la crise du COVID-19 a mis sur le devant de la scène l'importance de la circulation des liquidités entre comptes bancaires, la possibilité de transferts intragroupe et de centralisation de la trésorerie (cash pooling), ainsi que l'importance d'automatiser ces processus.

Risque financier et scénarios

Compte tenu de l'incertitude croissante des scénarios macroéconomiques et de la mise à jour hebdomadaire des plans d'action sur la liquidité, le succès de la gestion du risque de liquidité réside dans la capacité à mettre en place des univers de simulation séparés des espaces de production pour tester et valider les hypothèses. La technologie moderne donne aux équipes de la trésorerie une totale autonomie d'action pour l'exécution d’une analyse par scénarios sans avoir besoin d'un support informatique.

La qualité de la gestion des liquidités et de la trésorerie est indissociable de la technologie dont disposent la direction financière et le département trésorerie.

La technologie contribue à la modernisation de la gestion de trésorerie via la mise en place de plateformes collaboratives dédiées à la gestion du risque financier avec accès à de grandes bases de données.

L'intégration opérée par les systèmes de gestion de la trésorerie (TMS) avec les ERP existants (en règle générale, des outils de "reporting") permet un accès automatique à des informations actualisées pour les comptes créditeurs et débiteurs, ainsi qu’aux charges salariales (pour n'en citer que quelques-uns). De leur côté, les interfaces de programmation d'applications (API) permettent la communication entre les systèmes et la mise à jour instantanée des soldes bancaires et des informations sur les transactions bancaires après rapprochement automatique et mise en correspondance avec les données du TMS.

Selon l'enquête menée par l’ACT (entre janvier et février 2020), 87% des organisations envisagent d'investir dans l'automatisation des activités de trésorerie, contrairement à ce qui se passait jusqu'à présent, où ces investissements restaient concentrés dans des domaines à fort volume, tels que les "comptes fournisseurs".

Enfin, les domaines dans lesquels la plupart des équipes de trésorerie souhaiteraient voir davantage d'investissements technologiques sont les TMS, l'intégration des systèmes et l'automatisation.

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