Comprendre le risque de crédit

Comprendre le risque de crédit


Entre la crise Covid, les taux d'intérêt très bas et l'octroi massif de prêts garantis par l'État dans le cadre du plan de soutien à l'économie, la dette privée a littéralement explosé au cours des derniers mois, franchissant la barre des 1 900 milliards d'euros ; un endettement à l’origine d’un risque financier bien connu : le risque de crédit.


Découvrez la définition du risque de crédit, ses différentes déclinaisons ainsi que les méthodes pour l'évaluer et vous en protéger efficacement.  

Qu'est-ce que le risque de crédit ?

Définition

Également appelé "risque de contrepartie” sur les marchés financiers, le risque de crédit correspond à l'incertitude relative à la possibilité (ou à la volonté) d'un débiteur de rembourser tout ou partie de son crédit à son créancier, et ce, aux échéances prévues par les contrats. 

En réalité, dès lors qu'un paiement est attendu de la part d'une contrepartie ou d'un client, il existe un risque de crédit. Pour une banque ou une entreprise, le risque de crédit s'incarne donc dans la probabilité de subir des pertes financières suite au défaut de remboursement d'un emprunteur. 

Le fait de sous-évaluer le risque de crédit expose en effet inévitablement l'établissement prêteur au non-paiement à la fois du capital prêté et des intérêts dus qui viennent alors s'ajouter aux pertes et interrompre les flux de trésorerie.

Maîtriser son risque de crédit est un enjeu central pour les banques, mais aussi pour les entreprises, ce dernier ayant un impact significatif sur la rentabilité de leurs activités. 

Bien qu'il soit impossible de savoir avec certitude qui manquera à ses obligations, comprendre le risque de crédit, savoir l'évaluer avec justesse et mettre en place une stratégie afin de s'en protéger est essentiel pour limiter la gravité des pertes.

Exemple

Vous êtes le dirigeant d'une entreprise de vente en gros qui commence petit à petit à développer son activité. Pour soutenir cette croissance, vous décidez d'élargir vos horizons en accordant des crédits assez importants à de nouveaux clients plus éloignés géographiquement, et ce, sans politique de crédit spécifique ni contrôle de solvabilité. 


Ce faisant, vous augmentez largement votre exposition au risque de crédit, et risquez malheureusement de subir des pertes à moyen terme qui affecteront vos flux de trésorerie ; ce qu'une politique de crédit efficace fondée sur une vérification de solvabilité vous aurait évité !

Les différents types de risque de crédit

À l’image des autres risques financiers, tels que le risque de taux, le risque de change, et le risque de liquidité, le risque de crédit peut être de plusieurs natures.

Les composantes

Le risque de crédit se décompose généralement en trois grandes catégories :

  • le risque de défaut, qui concerne le manquement (ou le retard) de l'emprunteur sur le paiement du principal (ou des intérêts) de son crédit ;
  • le risque sur le taux de recouvrement en cas de défaut, qui concerne la somme que le créancier récupérera "par défaut" ;
  • le risque de dégradation de la qualité de crédit, qui concerne par exemple la baisse de notation d’un émetteur obligataire faisant diminuer, in fine, le prix de ses obligations sur le marché.

Les sources

Les principales sources de risque de crédit sont notamment :

  • le risque de contrepartie, lié au défaut de paiement de l'emprunteur sur le marché de gré à gré et qui concerne aussi bien les crédits, les titres que les engagements hors bilan ;
  • le risque sectoriel, lié à une exposition trop importante à un même secteur d'activité ;
  • le risque de liquidité, lié à l'illiquidité temporaire ou conjoncturelle de l'emprunteur ;
  • le risque politique, lié à des changements dans la réglementation ou dans la législation à l’origine d’une hausse des taux ; 
  • le risque financier, lié aux crises financières à l'échelle macroéconomique, impactant elle aussi les taux.

Comment mesurer le risque de crédit ?

Afin d'évaluer convenablement l'exposition au risque de crédit d'une entreprise, il convient de se poser la question de la solvabilité de ses clients. Pour ce faire, il est particulièrement intéressant d'analyser à la fois des facteurs endogènes (internes aux partenaires commerciaux) et des facteurs exogènes (éléments contextuels extérieurs).

Au niveau des facteurs endogènes, les critères observés afin de déterminer la capacité d'un client à honorer sa dette sont essentiellement financiers.

Avec des critères tels que :

  • le chiffre d'affaires annuel ;
  • le flux de trésorerie (cash-flow) généré ;
  • le niveau d'endettement à court comme à long terme ;
  • les disponibilités de trésorerie ;
  • le résultat d'exploitation ;
  • le résultat financier...

Au niveau des facteurs exogènes, mieux vaut se concentrer sur :

  • la localisation géographique, notamment le pays d'implantation, sa législation, sa situation politique, sa fiscalité, les entreprises à proximité, etc. ;
  • la situation macroéconomique, en particulier concernant les entreprises internationales, plus exposées aux aléas du marché et au risque de change ;
  • les perspectives sectorielles, un client implanté sur un secteur en plein essor pouvant plus facilement honorer ses dettes pour les années à venir…

Les agences de notation (telles que Fitch, Standard & Poor's et Moody's) possèdent leurs propres systèmes de notation afin d’évaluer le risque de crédit d’une entreprise ou d’un État. Pouvoir suivre l’évolution de ces notations et leurs conséquences au sein d’une solution de trésorerie spécialisée dans la gestion des risques financiers vous permettra donc de piloter plus finement votre risque de crédit.

Comment gérer le risque de crédit ?

Grâce à l'évaluation de son exposition au risque de crédit explicitée précédemment, une entreprise est d'ores et déjà capable d'estimer ses pertes potentielles à un horizon donné. Ainsi, elle est tout d'abord en mesure de provisionner ces montants afin de limiter la casse en cas de défauts de paiement réels.

Dans le même temps, le risque de crédit peut être également couvert via la souscription à un certain nombre de garanties lors de la signature des contrats, telles que :

  • l'affacturage, qui permet au créancier de transférer la prise en charge du risque de recouvrement des factures à un tiers (en échange d'une commission) ;
  • la titrisation, qui permet au créancier de transférer ses créances (et les risques qui leur sont associés) à des investisseurs qui les rachètent via le Fonds commun de créance (FCC) ;
  • l'assurance, qui permet au créancier d'être assuré contre les éventuels défauts de paiement de ses clients, et ce, que ces défauts soient d'origine endogène ou exogène.

En outre, il est possible de se prémunir contre le risque de crédit en ajoutant à la somme avancée des intérêts, dont le montant correspond au niveau de risque pris par le créancier.

Risque inhérent à toute activité économique, le risque de crédit mérite toute l’attention des entreprises soucieuses de limiter l’impact des risques financiers sur leurs résultats et leurs marges. 

Évaluée soigneusement en amont afin de sélectionner vos partenaires commerciaux sur la base de critères de solvabilité solides, et compensée efficacement par une stratégie de provisionnement et de prise de garanties, votre exposition au risque de crédit n’aura alors que des conséquences minimes sur vos flux de trésorerie !

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